Face aux nombreux défis environnementaux actuels, repenser les systèmes de monocultures intensives de caféiers est devenu un impératif. N’oublions pas que le café est avant tout un arbre !

Dans les régions caféicoles d’Amérique latine comme le Nicaragua, le Guatemala ou le Mexique, une approche écologique et durable gagne du terrain: l’agroforesterie. Cette pratique d’agroforesterie et de caféiculture durable ancestrale consiste à cultiver les caféiers au sein d’écosystèmes forestiers naturels ou reconstitués, plutôt que dans des monocultures intensives. Préservation de la biodiversité, séquestration du carbone, protection des sols… Les bénéfices sont multiples.

L’agroforesterie, qu’est ce que c’est ?

L’agroforesterie, qui consiste à associer des arbres et des cultures agricoles sur une même parcelle, offre de nombreux avantages comme une meilleure utilisation des ressources, une plus grande biodiversité et la création d’un microclimat. Cette pratique inclut parfois l’élevage, créant ainsi une alliance bénéfique pour augmenter la production, diversifier les revenus et les services, tout en assurant une bonne gestion des ressources naturelles telles que l’eau, le sol et la biodiversité.

Pour le café, il s’agit soit d’intégrer des plantations dans une forêt, soit de planter des arbres et autres cultures au milieu des champs de caféiers. En Éthiopie, où le café est originaire, ce système est largement pratiqué car forêts et caféiers y coexistent naturellement.

L’objectif ? Créer un écosystème équilibré qui profite à la fois aux producteurs de café et à l’environnement, pour un café responsable: Agroforesterie et Caféiculture durable.

Des terres préservées pour un café écoresponsable.

Mettre en avant le système agroforestier implique également de discuter des politiques agricoles et des pratiques de culture intensive mises en œuvre dans certains pays producteurs.

À long terme, ce type de culture dégrade les sols, produit un café de moindre qualité et n’est pas le plus rentable pour les producteurs. Ces cafés sont souvent vendus en bourse, où le prix est déterminé par le marché plutôt que par le producteur.

Cependant, adopter l’agroforesterie permet de :

  • Cultiver le café de manière écoresponsable
  • Développer plusieurs aspects essentiels à la préservation de l’environnement

On distingue trois types d’agroforesterie :

  1. Agro-sylviculture : association de la production forestière et agricole, temporaire ou permanente.
  2. Sylvopastoralisme : combinaison de la production forestière et de l’élevage de troupeaux.
  3. Pré-verger : pâturage des troupeaux sous des arbres fruitiers.
Développer la biodiversité :

Grâce aux diverses essences d’arbres fruitiers, d’arbres et de haies, une multitude d’animaux trouvent refuge dans cette forêt luxuriante : insectes, abeilles et oiseaux.

Cultiver des terres en agroforesterie permet ainsi de préserver la faune et la flore tout en protégeant le patrimoine et le terroir.

Maintenir la température et l’humidité:

La culture sous ombrage, grâce aux arbres, crée un microclimat avec une température et une humidité constantes, ce qui est crucial face au réchauffement climatique et pour protéger les cultures des aléas climatiques. Les arbres jouent un rôle vital pour les plantations de café : leurs racines filtrent et retiennent l’eau, tandis que leurs feuilles filtrent la lumière et protègent les caféiers du vent, offrant des conditions optimales pour le développement des cerises de café.

Préserver les sols:

Les feuilles tombées créent un compost naturel appelé humus, qui nourrit les sols et favorise la présence de vers de terre. Ces derniers sont essentiels pour l’aération et la richesse du sol.

Supprimer les pesticides:

La configuration de ces plantations permet aux producteurs de se passer de pesticides. En Éthiopie, presque tous les cafés sont ainsi « bio », même sans label AB ou européen, car les démarches administratives pour obtenir ces labels sont complexes et beaucoup de producteurs y renoncent.

Des récoltes plus qualitatives:

Avec cette aproche d’agroforesterie et de caféiculture durable, la récolte mécanique est impossible, tout se fait à la main, permettant aux caféiculteurs de sélectionner les cerises les plus mûres. De plus, la culture sous ombrage ralentit la maturation des cerises, ce qui développe davantage de sucrosité, améliorant ainsi la qualité du café.

La diversification des revenus du caféiculteur:

Les fermiers peuvent diversifier leurs activités en cultivant d’autres produits, comme le miel grâce aux abeilles et aux ruches, ou en vendant du bois provenant des arbres âgés. Pour chaque arbre coupé, un nouvel arbre est planté afin de préserver l’écosystème.

Un avenir écoresponsable pour la caféiculture:

Face aux défis du changement climatique et de la dégradation des sols, l’agroforesterie représente une alternative durable et viable pour la caféiculture. En promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, les caféiculteurs peuvent non seulement améliorer la qualité de leur production, mais aussi assurer la pérennité de leurs terres et diversifier leurs sources de revenus.

En conclusion, l’agroforesterie offre une solution complète et intégrée pour une caféiculture écoresponsable. Elle permet de répondre aux défis environnementaux actuels tout en soutenant les producteurs et en améliorant la qualité du café. Adopter l’agroforesterie est un choix judicieux pour un avenir durable et prospère.

Chaque mois retrouvez un article sur notre blog, le mois dernier était « Nouvel ère pour le Robusta ? »